Une comparaison des campagnes de communication pour prévenir les violences contre les femmes au sein du couple (Chili, 2006-2010 et France, 2007-2012)
Myriam Hernández Orellana, membre d'ADAL, a soutenu sa thèse en Sciences de l'Information et de la Communication le 27 mars 2017, à l'Université Paris-Est Créteil. La thèse s'intitule : Quand la communication publique construit la gouvernementalité. Comparaison des campagnes de communication pour prévenir les violences contre les femmes au sein du couple (Chili, 2006-2010 et France, 2007-2012)
Composition du jury
- Madame Lorena Antezana, Professeure à l’Université du Chili
- Madame Isabelle Garcin-Marrou, Professeure à Science Po Lyon
- Monsieur Frédéric Lambert, Professeur à l’Université Paris II Panthéon-Assas
- Madame Caroline Ollivier-Yaniv, Professeure à l’Université Paris-Est Créteil (directrice de thèse)
- Madame Isabelle Pailliart, Professeure à l’Université de Grenoble-Alpes
Résumé:
Les campagnes de communication publique réalisées dans le cadre des politiques de prévention des violences faites aux femmes au sein du couple par les gouvernements de Michelle Bachelet (Chili, 2006-2010) et de Nicolas Sarkozy (2007-2012) illustrent la notion de « gouvernementalité » de Michel Foucault, en témoignant de l’action des États pour changer les comportements des individus. Cependant, l’étude de ces campagnes dévoile d’une part le maintien de la représentation de la domination masculine, paradoxalement véhiculée afin de mettre fin aux violences alors que celles-ci sont issues de cette domination et d’autre part, la dépendance de l’intérêt politique des acteurs gouvernementaux pour la question des droits des femmes en général. Dans ce cadre, cette thèse poursuit la réflexion, ancrée en Sciences de l’Information et de la Communication, sur l’importance de la communication dans les politiques de prévention et envisage les campagnes de communication publique non seulement comme un outil de la politique publique mais également comme un instrument informatif et communicationnel (IIC). Celui-ci déploie un mode opératoire en deux étapes : d’abord, en attirant l’attention du public par l’emploi de messages faisant appel au pathos ; ensuite, en construisant un phénomène intolérable et inacceptable par le public (et par les individus) au moyen de la diffusion de messages informatifs sur les violences faites aux femmes au sein du couple. Du fait de sa matérialité discursive (langagière et sémiologique) l’IIC peut se déployer à travers divers supports et formats de communication (spots télévisés, sites internet, spots radiophoniques, affiches) ; il véhicule les représentations que les gouvernants construisent du problème et des individus à gouverner.